LES ARBITRES DE HANDBALL AUBAGNAISES À TOKYO POUR LEURS TROISIÈMES JO

Les soeurs Bonaventura au sommet sans prise de tête. Nos belles marraines seront également présente au forum du 3 juin sur l’arbitrage.
Et de trois ! Après Londres et Rio, Julie et Charlotte Bonaventura ont été désignées pour arbitrer le handball cet été lors des Jeux olympiques de Tokyo. « C’est l’aboutissement, enfin le troisième, de tout le travail et tout notre investissement. L’arbitrage, c’est très chronophage et ça demande beaucoup de sacrifices, soulignent les Aubagnaises. On est fière et heureuse de voir que le travail continue de payer. Et malgré le contexte particulier dû à la pandémie de Covid-19, on espère que les JO seront une réussite pour nous comme pour les Jeux eux-mêmes. »
Évoluant au plus haut niveau depuis plus de dix ans (en 2009, elles ont arbitré leur premier championnat du monde féminin), les soeurs Bonaventura se rappellent comme si c’était hier de la cérémonie d’ouverture outre-Manche. « Dans le stade olympique, on a vraiment réalisé qu’on participait aux Jeux. Normalement, on regarde devant la télé ; là, on était de l’autre côté. C’était un moment exceptionnel. Avec ce sentiment d’esprit olympique, il y avait une forme de ferveur, d’unité. Quand on en reparle, ça nous met encore les frissons.«
Des moments intenses en terme d’émotion donc, mais aussi une pression énorme qu’elles ont appris à gérer, à apprivoiser. « On est habitué à vivre ce genre de situations, ce n’est pas parce que ce sont les Jeux qu’on a une pression supplémentaire. Il faut avoir conscience de l’événement et des enjeux et savoir l’appréhender sans que ça nous empêche de faire la meilleure performance possible. Les attendus, on les connaît et on sait que l’on n’a pas le droit à l’erreur au vu des enjeux énormes sportifs comme financiers. À nous de nous mettre dans les meilleures dispositions et faire ce qu’on attend de nous. Quand on rentre sur le terrain, on regarde, on profite mais dès le premier coup de sifflet on est dans notre bulle et on fait abstraction du contexte. »
Et avec bientôt trois Jeux olympiques mais aussi huit Mondiaux (dont deux masculins) à leur actif, les jumelles – qui fêteront leurs 40 ans début août – ont fait leurs preuves. « On a une certaine facilité à gérer les événements. On a toujours appris à avoir beaucoup de recul sur les choses. C’est peut-être dû à notre philosophie mais, pour nous, le terrain fait toujours la même taille et c’est toujours le même jeu. C’est comme ça qu’on gère nos matches et jusque-là ça nous a plutôt bien réussi donc on continue comme ça.«
Le sens du devoir, un investissement sans faille, une rigueur irréprochable mais aussi et surtout le plaisir du jeu ! Voici ce qui fait que Charlotte et Julie Bonaventura en sont là aujourd’hui, motivées comme à la première heure. « On a une chance énorme d’être là, alors on profite sans se prendre la tête. C’est peut-être ça la clé, ce qui fait qu’on perdure. On reste nous-mêmes, on est capable de se remettre en question, s’analyser et on sait que rien n’est jamais acquis. On vit les choses assez simplement.«
Comme les sportifs de haut niveau, elles s’imposent un entraînement physique quotidien pour garder le rythme et pouvoir assouvir leur passion. Et même si le rôle d’arbitre n’est pas toujours aisé, le plaisir finit toujours par l’emporter. « C’est l’amour du jeu qui nous a poussées à arbitrer et on a la chance de pouvoir participer aux plus belles compétitions. À notre niveau, le respect de la fonction est bien réel même s’il peut toujours y avoir des contestations, des dérives après-coup sur les réseaux sociaux par exemple. On est dans un schéma d’échanges avec les entraîneurs, les joueurs. C’est beaucoup plus compliqué au niveau départemental où certains entraîneurs, parents se permettent des réflexions qui n’ont pas lieu d’être par rapport à de jeunes arbitres. Si on veut que notre sport continue à évoluer, il faut laisser à chacun le rôle qui est le sien et accepter que l’erreur fasse partie du jeu.«
À Tokyo, les deux arbitres internationales natives de Marseille espèrent faire une grande compétition et voir les équipes de France, masculine et féminine, aller le plus loin possible. Même si la réussite des Bleus limite leur parcours. « On a accepté depuis longtemps que la performance nationale impactait notre parcours. Ça fait partie du jeu et on soutient avant tout les équipes de France, mais si on a la chance d’arbitrer le dernier carré on saisira l’opportunité. »
À Londres, elles avaient arbitré la finale féminine. Qu’en sera-t-il au Japon ?
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